Quel a été le souvenir le plus marquant de votre aventure ? L’aboutissement de notre périple a été, sans conteste, la visite du Centre de chirurgie traumatologique à Jimma, un moment empreint d’une intensité émotionnelle unique. Pendant 13 jours, nous avons pédalé avec une seule idée en tête : atteindre la destination en un seul morceau (et avec le moins de courbatures possible). Les terrains accidentés, les pistes caillouteuses, la chaleur écrasante et ces montées interminables semblaient tout droit sorties d’un entraînement pour superhéros… sauf qu’on n’avait pas de cape, juste des vélos.
Dans les moments les plus difficiles, c’est la solidarité entre les participants et l’accueil des locaux qui nous ont sauvés (et notre stock de barres énergétiques). Un mot d’encouragement, un sourire ou une main tendue suffisait à transformer un « je vais craquer » en « allez, une montée de plus ! ».
L’arrivée au centre a été un cocktail de fierté et de soulagement. On l’a fait ! On a vraiment pédalé 1'300 km, et nos efforts avaient un impact concret : contribuer à un projet essentiel pour des millions de personnes. Rencontrer l’équipe médicale locale, dirigée par le Dr. Peltzer, et voir les deux nouvelles salles d’opération financées grâce à nos collectes (20'000 CHF par participant) nous a remplis de joie… et nous a presque fait oublier les muscles endoloris.
En quoi cette expérience a-t-elle changé votre regard sur le monde ou sur la vie ? Lors de notre visite au Centre de chirurgie de Jimma, nous avons inauguré deux nouvelles salles d’opération financées par le Bike Challenge 2024. Ce moment a été comme un électrochoc : on a vraiment pris conscience de ce que signifie « avoir des moyens limités ». Imaginez devoir choisir chaque jour qui peut être sauvé ou non parmi plus de 80 patients… Ce n’est pas un épisode de série médicale, c’est la réalité pour les chirurgiens du centre.
Après une année de voyage dans une trentaine de pays, nous avions déjà une certaine sensibilité aux inégalités. Mais cette expérience en Éthiopie a renforcé notre conviction que même les petites actions peuvent faire une grande différence.
Et surtout, cela nous a rappelé à quel point nous avons de la chance en Suisse. Oui, parfois on râle sur le système de santé (personne n’aime les salles d’attente), mais au moins, on ne se demande pas si une jambe cassée sera fatale.
Qu’avez-vous fait depuis votre retour ? Depuis notre retour, nous avons cherché à prolonger l’impact de notre aventure en sensibilisant le public. On s’est transformés en messagers modernes : un peu de site internet par-ci, des posts sur les réseaux sociaux par-là, et des interviews à la radio pour saupoudrer le tout. On essaie de transmettre un message simple : même un petit geste peut avoir un impact grandiose.
Cette expérience nous a aussi rappelé que, même si la vie est pleine de défis, il y a des drames bien plus grands dans d’autres régions du monde. C’est une piqûre de rappel pour ne pas se plaindre de son café tiède quand on pense aux priorités vitales ailleurs.
Comment votre engagement va-t-il se poursuivre ? Notre engagement en Éthiopie n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan… mais même un océan est fait de gouttes, non ? En unissant nos forces et en agissant avec bienveillance, on peut créer une vraie vague de solidarité.
On prévoit de continuer à s’impliquer en Suisse, où les besoins sont aussi importants, et à l’international, en collaborant avec des associations existantes. Peut-être qu’on troquera les vélos pour des sacs à dos, mais l’idée reste la même : contribuer là où on peut faire une différence.
Rejoignez-nous dans cette mission ! Soutenez la Fondation des Chirurgiens Suisses en Éthiopie (gostar.ch). Chaque don compte et finance des besoins concrets : lits, matériel médical, ou même prothèses fabriquées sur place.
Et si vous voulez suivre nos aventures, notre site www.ValaisJuraEnsemble.ch est là pour ça. Ensemble, continuons à semer des graines d’espoir (et à éviter les pistes caillouteuses quand on peut).
